homélie du 3/4 octobre 2009

 

3/ 4 octobre 2009 - 27 ° dimanche temps ordinaire (B) -    Genèse 2, 18 – 24 ; Marc 10, 2 – 12

 

Les textes de la Parole de Dieu de ce dimanche nous parlent de couple humain et de la famille.

Dans l’évangile, Jésus aborde la question du respect de chaque personne dans cette union conjugale. Plus précisément quand cette union est menacée.  Il insiste sur le respect du plus faible : la femme, à son époque, dans son pays, n’a pas de droits : elle peut être renvoyée sans motifs , à la merci du mari. Elle se retrouve à la rue, hors de sa famille, sans pouvoir rien dire. Cette répudiation pure et simple, n’est pas respectueuse de la personne humaine et n’est pas conforme au récit des origines dans la Genèse, quand il est dit que « homme et femme sont créés à l’image de Dieu ». Aux yeux de Dieu, il y a donc égalité parfaite de l’homme et de la femme. Cette égalité doit être respectée, l’homme ne peut se considérer comme s’il était seul à exercer ses prérogatives  que lui a pourtant octroyé la loi de Moïse « à cause de l’endurcissement de son cœur » .

Il ne faut donc pas trop vite étendre ces propos à la question du divorce. Le divorce, n’est pas une pure répudiation. Même si malheureusement il est souvent dû à un manque de respect ou de considération envers  l’un des deux conjoints, le « moindre mal » peut aussi être préservé dans le cadre d’une séparation conjugale. Avant même de s’opposer à la séparation, Jésus s’oppose aux situations où un conjoint ne sera pas considéré pour ce qu’il est réellement : un enfant de Dieu, l’image de Dieu ! Bafouer sa dignité humaine, c’est bafouer Dieu !

Le magistère de l’Eglise catholique a traditionnellement pris ces versets de l’évangile pour justifier le refus du divorce. On comprend bien  que ce n’est pas à tort, mais ce n’est pas, semble-t-il, encore une fois, la priorité des ces paroles. Certes, le divorce en principe n’est pas une bonne chose, surtout lorsqu’il menace la stabilité et l’épanouissement des enfants qui  sont souvent victimes dans la séparation… mais chaque être humain ne peut être enfermé dans une loi, y compris religieuse. C’est aussi le sens de l’intervention de Jésus dans cette discussion.

C’est bien là l’enseignement du Second Concile du Vatican ( 1962 – 1965), vis-à-vis du quel tout le reste du magistère est subordonné : « C’est à leur conscience (des baptisés) , préalablement formée qu’il revient d’inscrire la loi divine dans la cité terrestre. (…) Fréquemment c’est leur vision chrétienne des choses qui les inclinera à telle ou telle solution, selon les circonstances… » [1]

Ou encore : «  La conscience est le centre le plus secret de l’homme, le Sanctuaire où il est seul avec Dieu et où sa voix se fait entendre (…). Par fidélité à leur conscience, les chrétiens doivent chercher ensemble la vérité et la solution juste de tant de problèmes moraux que soulèvent aussi bien la vie privée que la vie sociale (…) Mais c’est toujours librement que l’homme se tourne vers le bien… ».[2]

Refusons donc les jugements et les enfermements hâtifs, mais jouons pleinement notre rôle de chrétien pour éclairer les consciences, afin que chacun, (et nous également !) porte une décision la plus ajustée possible dans ces situations bien souvent sensibles, complexes. Elles le sont d’autant plus que plusieurs intérêts, parfois contradictoires, doivent être pris en compte, pour le plus grand soin de chaque personne et de son avenir. De son avenir comme image de Dieu !