4éme dimanche T.O

Dimanche 29 janvier 2012 (4em dimanche T.O.)

Marc I, 21-28

 

L’Esprit mauvais ! L’esprit mauvais qui ronge cet homme, quel est-il ? me demandait des enfants du caté.

Et si ce véritable esprit mauvais c’était ce qui nous repliait sur nous même ? Nous empêchait de regarder au-delà de notre cercle d’habitués. Et nous choisissons nos cercles. Jésus dénonce cela, et dérange. Dérange terriblement, car il nous oblige à sortir de nos habitudes ! L’esprit mauvais c’est ce qui nous pousse à dire du mal surtout des personnes qui nous veulent du bien ! Aujourd’hui, dans notre société, dans nos quartiers et villages, la solitude en est un des principaux symptômes. Des hommes, des femmes de tout âge ont du mal à être reconnus et pris en compte, y compris et surtout dans notre Eglise.

Nous entendons parfois : « Pourquoi je suis seul ? Mon compagnon m'a abandonné, mes voisins sont des ronchons, mes enfants ne viennent plus me voir... » On ne se sent pas toujours très bien vis-à-vis de la solitude : « ce n'est pas ma faute… mais ça l'est quand même car les gens ne viennent plus me voir. » Cette culpabilité fait que ceux qui la vivent sont mal à l'aise comme ceux qui y sont confrontés.

 La Société Saint Vincent de Paul a lancé une campagne, avec d’autres associations, il y a quelques mois pour lutter contre la solitude. A la fin de l'année, nous avons réalisé un sondage sur les personnes seules pour les fêtes dans le cadre de l'Observatoire que l'on vient de créer. Le responsable dit avoir été époustouflé par la répercussion de cette information. Cela a "buzzé" au-delà de ce qu'on pouvait espérer.

Cela me fait penser à ce que nous avons vécu au mois de décembre dernier dans la partie nord du doyenné : prés de 200 personnes ou familles visitées, un moment partagé, une discussion profonde, quelques mots d’une prière… Des personnes plus ou moins âgées, qui disent à leur façon leur foi, même si on les voit peu ou pas dans nos églises… ne demandant rien, souvent pour ne pas gêner !

Le thème de la campagne de la Société de Saint Vincent de Paul portait sur « la fraternité » inscrite dans notre devise républicaine et que l’on oublie si facilement ! « Nous n'avons pas transformé la société, mais nous y avons participé. Nous souhaitions que les Français comprennent que la fraternité n'est pas seulement une vertu de la République inscrite aux frontons de nos bâtiments mais un programme. On nous parle de vivre-ensemble, évoquons d'abord la fraternité, vrai moyen du vivre-ensemble. L'important est de permettre aux personnes seules de découvrir qu'elles ne sont pas seules dans ce cas. L'exigence ou le soutien à avoir pour les personnes seules, qui s'en plaignent, en souffrent, est de les guider vers des lieux, des personnes, des associations qui prennent le temps de s'en occuper. C'est notre mission. »

Si en écoutant le Christ, nous pouvons laisser de la place à celui qui vient apaiser et nous sortir de la violence de nos relations parfois, ou trop souvent chacun se replis.

F. Laurent