Homélie du 24 mai 2009

 

 

7° Dimanche de Pâques   ( Sigogne, 24 mai 2009 )

 

Le point commun entre les trois textes de ce jour peut être celui-ci : qu’est-ce qu’être disciple du Christ ? Qu’est-ce qu’être Chrétien ? Qu’est ce que cela fait, et qu’est­- ce que cela devrait changer ? Je regardais sur le site du journal « La Vie », un blog est consacré à cette question et des dizaines de réponses particulières viennent l’alimenté. Notre site de la paroisse de Sigogne n’a pas cette rubrique où nous pouvons répondre, mais nous avons des chrétiens qui se sont réunis pour « lire Vatican II en groupe » à quatre reprises ces derniers mois. Plus particulièrement sur la constitution « Dei Verbum », sur la Révélation chrétienne.

Avec eux, avec leur partage, j’ai redécouvert quelques évidences qui doivent être redites. Pour nous, la Parole de Dieu n’est pas « évangile », c’est-à-dire « bonne nouvelle » : si dans ce que nous lisons ou entendons de la Parole de Dieu, il n’y a pas quelque chose de « bon » et quelque chose de « neuf ». Si c’est ainsi, c’est sûrement qu’il y a un point à approfondir, à éclaircir : il y a alors quelque chose qui ne va pas et qui n’est pas en cohérence avec le titre, le programme annoncé ! Nous l’avons entendu dans l’évangile de Jean : cette parole est vraie, c’est-à-dire : elle ne triche pas… Si on a cette impression,  il faut alors creuser, s’interroger et interroger d’autres chrétiens ou le prêtre…

Autre point souligné dans nos échanges : l’importance de la pensée, croyance propre à chacun : non pas parce que nous n’aurions pas besoin de la communauté pour croire, mais parce que nous ne sommes pas réduits au silence dans la communauté. Nous avons à prendre la parole pour y dire ce qui nous semble juste et bon, en conscience. C’est-à-dire en donnant les arguments qui nous semblent justes et en acceptant de les discuter. Selon « Vatican II », le magistère de l’Eglise c’est cela : l’Eglise dans sa totalité qui « garde, interprète et transmet la Parole ». Ce n’est pas uniquement une voix qui vient de haut, de Rome, par exemple. Le pape ne peut parler qu’au nom de la communion avec tous les membres de l’Eglise et dans une cohérence avec la « bonne nouvelle » de Jésus.

Pourquoi cela ? Nous avons la réponse dans les textes de ce jour : parce que Dieu ne donne pas son Esprit à un seul, ou à quelques uns, mais à tous ceux qui veulent demeurer en lui, vivre de son Amour. C’est ensemble que nous sommes envoyés dans le monde pour témoigner, c’est ensemble que nous sommes consacrés par la vérité, dans le souci de l’unité : « pour qu’ils soient un ».

 

                                                                                                                                                                                                       Fr.Laurent