Passion de Jesus

 

PASSION DE JESUS –CHRIST

Selon saint Matthieu

Dimanche des Rameaux, 16-17 avril 2011.

Avec le récit de l’entrée de Jésus à Jérusalem, ce récit de la passion (procès et mort de Jésus) dit tous du comportement humain, des sentiments des hommes : joie, allégresse, liesse populaire, espoir, amour, confiance, acclamation, puis doutes, questionnement, peur, reniement, découragement, trahison, moqueries, insultes, cruauté, lâcheté, cupidité, orgueil, démesure, ignorance, mensonge, haine, manipulation, etc, etc. Ces personnages, acteurs de ce drame, ils nous ressemblent tous. Comme nous, tour à tour, ils sont capables du meilleur, comme du pire ! Tout le mystère du comportement de l’humanité est là, dans ce livre, dans ces quelques versets. Tout est pour toujours terriblement d’actualité. Aucun de ces mots ne passera, car ils nous disent notre propre vérité.

Actualité de libération de l’oppression, des dictatures, avec le printemps des peuples en Afrique de Nord. Et l’on voit ce que signifie que d’entrer dans une ville comme un libérateur, dans la souffrance ou le chaos. Pour les hommes de ce temps, à Jérusalem, Jésus est aussi ce Messie, ce libérateur politique qui vient sauver le peuple. Jésus, lui, sait ce que signifie prendre le pouvoir de cette façon là ! Le sang qu’il faudra verser. Il choisit déjà d’entrer dans Jérusalem, la capitale, la ville royale, sur un petit âne. Provocation ? Sûrement, pour celui qui choisit la monture de l’humble, du pauvre, du sans grade et non la cohorte puissante et arrogante ! Dérisoire !

Si ce récit garde sa force, c’est non seulement, parce qu’il éclaire le comportement de l’humanité, nos attentes et nos contradictions, mais aussi et surtout c’est parce qu’il porte le tout de la révélation de Dieu. Tout Dieu est là. Dieu en Jésus-Christ ne s’absente pas de ce drame. Si les chrétiens croient en l’Incarnation, ils croient en l’Incarnation jusqu’au bout ! Dieu est toujours présent dans la chair de cet homme bafoué, moqué, humilié, torturé, crucifié, de cet homme nommé Jésus. Tout Dieu est là, en lui ! La croix de l’homme Jésus est donc aussi la croix de Dieu. Le passage par la mort de l’homme Jésus et aussi le passage de Dieu. Dieu ne fait pas semblant. Lui, le créateur, le tout puissant, l’immortel, assume notre condition dans ce qu’elle a de plus terrible et fragile. Il est là. Et le Fils peut remettre l’Esprit au Père. Ce que les disciples ont dit de cela, c’est que le crucifié voit l’humanité avec les yeux de l’amour et les paroles du pardon.

Ainsi, à la suite de la croix de Jésus, plus aucun homme, et principalement l’homme exclu, torturé, ridiculisé, celui qui meurt ignoré de tous, plus aucun homme ne peut dire qu’il meurt oublié de Dieu. Car Dieu a vécu cela, en Jésus, il a montré que l’on pouvait aimer, même en mourant, même injustement. Cet amour là, sera le plus fort, et c’est celui de la Résurrection… au matin de Pâques.

 

Fr. Laurent Maurin